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3 grands classiques de la littérature que je n’ai pas aimés.

Quand j’étais enseignante, j’ai toujours mis un point d’honneur à laisser le droit aux enfants de ne pas aimer un livre. Je ne suis pas non plus du genre à aimer un livre parce que tout le monde l’aime. Il y a des best-sellers qui ne m’ont pas convaincue. Comme pour les films, par exemple, je n’accroche pas aux Marvels que je trouve trop répétitifs et allant dans la surenchère d’effets spéciaux, de super pouvoirs, de trames confuses entre elles et d’acteurs à la mode.
Et bien pour les livres, c’est pareil, certains grands classiques ne m’ont pas plu du tout. Non me lynchez pas en place publique, c’est juste mon droit.

 

  1. Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry

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Aïe je commence fort, avec le sacro-saint Petit Prince que tout le monde aime. Oui, mais voilà, il ne m’a pas parlé du tout. Je l’ai lu adolescente (13-14 ans). Était-ce trop tard, car il est destiné aux enfants, ou trop tôt pour saisir toute la portée philosophique ? Je ne sais pas, mais il m’a laissé une mauvaise impression. J’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire trop abstraite à mon goût, sans rythme, sans but réel.

 

  1. Les raisins de la colère, Steinbeck.

 

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Quand je pars en vacances, j’aime prendre un livre en cohérence avec le lieu que je vais visiter. J’allais en Californie cette année-là, c’était un grand classique, alors je l’ai acheté. Seulement voilà, il est assez déprimant, mais parle d’un sujet réel et grave.

En 1929, une grande sécheresse s’abat sur l’Oklahoma et plusieurs familles de métayers perdent leur terre saisie par la banque. L’une d’entre elles, les Joad, part en Californie où l’on a besoin de main-d’œuvre dans les plantations fruitières. Durant leur road trip, ils enchainent les problèmes, décès, camps d’accueil insécurisés, abus des propriétaires qui profitent de l’afflux de main-d’œuvre pour proposer des salaires de misère, etc.

Le personnage principal, Tom, est déjà sur la sellette car il sort tout juste de prison. Peu à peu, il se laisse convaincre par les mouvements qui militent pour plus de dignité. On ne sait pas trop qui ils sont, mais clairement d’extrême-gauche. Tom dit que tout va finir par exploser, il s’en va et…. Et rien. C’est tout le problème du livre, la fin nous laisse ici. On ne sait pas si la famille survit à l’inondation finale, si elle finira par trouver sa place au soleil, si Tom et son groupe obtiennent gain de cause ou si tout le monde meurt. Ce n’est pas une fin, c’est une coupure nette dans l’histoire. Au point que j’ai vérifié si j’avais bien le texte intégral ou s’il n’y avait pas un tome 2. Non.

Les raisins de la colère m’ont cependant apporté un avantage : engager la discussion avec pas mal d’Américains qui avaient reconnu la photo du film sur la couverture.

 

  1. Notre Dame de Paris de Victor Hugo

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Oui, carrément. J’avais envie de lire 2 livres de Victor Hugo : les Misérables et Notre Dame de Paris. Le premier je ne l’ai toujours pas lu, mais je ne désespère pas. Quant au deuxième, il m’a déçu. Comme tout le monde, je connais essentiellement Victor Hugo par les extraits étudiés au collège. J’apprécie beaucoup sa poésie (Demain dès l’aube, J’aime l’araignée et j’aime l’ortie…), mais aussi son combat républicain. Seulement voilà, j’ai trouvé Notre Dame de Paris indigeste et prévisible.

Indigeste dans ses descriptions, notamment de Paris. Il raconte comment était son Paris par rapport à celui du Moyen-âge. Sauf que voilà, il écrit en 1831. Et en 1852, Haussmann commence à tout changer. Donc Victor Hugo décrit un Paris du XIVe en le comparant à celui du XIXe qui n’est plus du tout celui du XXIe. Impossible de s’en sortir. En plus, Victor Hugo nous parle de sculptures encore visibles sur telle ou telle façade de telle rue. Quand on ne vit pas à Paris, c’est assez indigeste. Cependant, c’est peut-être plus la faute de l’éditeur qui n’a pas ajouté une carte de Paris qui aiderait le lecteur. Eh oui, les Français ne vivent pas tous à Paris !

Prévisible dans l’intrigue. Tout le drame tourne autour d’un évènement, l’échange de bébé de la part des gitans. Une jeune mère perd sa fille, échangée contre un enfant gitan difforme. Elle l’abandonne et voue une haine farouche à cette population. Plus tard, cette femme ira jusqu’à accabler Esméralda par vengeance, la menant jusqu’au gibet. Victor Hugo nous prévoit une grosse surprise à la fin en révélant que l’enfant difforme était Quasimodo et la jeune fille Esméralda, mais ça, on s’en doutait depuis le début.

 

Et vous ? Quels incontournables n’aimez-vous pas ?

3 Comments

  • Julien Hirt
    juillet 15, 2018 at 8:21 am

    On peut rester insensible à n’importe quel livre, bien sûr, même des chefs-d’œuvre.

    Cela dit, Les raisins de la colère, qu’on aime ou pas, ne s’arrête pas sur une coupure nette: il s’arrête sur une scène qui sert de point d’orgue et de prolongement à tous les thèmes du roman. Essentiellement, Steinbeck conclut avec une scène qui nous renseigne sur la nature profonde de ses personnages et nous dit tout ce qu’on a besoin de savoir sur leur avenir. Après, c’est clair que tout le monde n’aime pas l’ambiguïté.

    Personnellement, côté classiques, j’ai détesté Le rouge et le noir.

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    • Amélie
      juillet 15, 2018 at 7:05 pm

      Merci Julien, je n’avais pas vu la fin ainsi. Autant en emporte le vent, finit avec un système similaire, mais il est clair que Scarlett finit toujours par obtenir ce qu’elle veut, et qu’elle a enfin compris ce qui est réellement important. Ce qui laisse le lecteur sur un sentiment de de fin moins inachevée.

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