Autour de La Terre des Héros

Présentations des Erans

Article réactualisé (publication originelle le 15.06.17)

Dans la Terre des héros, on retrouve plusieurs peuples antiques comme les Grecs et les Celtes, mais aussi issus de la mythologie, comme les Fomors. Aujourd’hui, j’ai voulu mettre en avant les Erans, inspiré de la civilisation perse. L’exercice a été compliqué, derrière le terme se cache un important multiculturalisme.

Le fond historique

La civilisation perse a vu le jour vers 3200 av. J.-C. sur le territoire actuel de l’Iran. La date de fin est plus difficile à cerner en raison de la continuité abusive du terme « perses » pour désigner les Iraniens. L’appellation d’Empire perse s’étale du VIe siècle avant notre ère à 1935. Cependant, ce terme ne revêt aucune homogénéité. C’est pour cette raison que lorsque l’on parle des Perses en histoire, on précise bien souvent la dynastie, et donc la période, à laquelle on se réfère.

De plus, l’Empire perse antique s’est construit sur l’assimilation de plusieurs peuplades réparties sur un immense territoire, lui-même au carrefour des routes commerciales entre l’Occident et l’Orient. Les Perses sont donc régulièrement en contact (et influencé culturellement), par les influences gréco-latines, babyloniennes, phéniciennes, égyptiennes, chinoises et indiennes. La langue, la philosophie, l’organisation politique, la géographie, la religion sont autant de points de dissonances qui fragilisent régulièrement le pouvoir.

Je m’inspire donc ici des Achéménides, une dynastie s’étalant de -559 à -330. Les Perses achéménides sont à la tête d’un immense empire s’étalant à l’ouest sur l’Anatolie, la rive de la mer Noire et une partie de l’Égypte et à l’est jusqu’à l’Indus et les contreforts himalayens (sacré mélange !). Avec un tel territoire, il est difficile de gouverner correctement. Le « roi des rois » se repose sur des entités, les satrapies, plus ou moins autonomes, de quoi nourrir les guerres de pouvoir.

Polythéistes, les Achéménides suivent les principes de l’Avesta, une religion proche, mais légèrement différente du védisme indien. Leur panthéon s’articule autour d’un dieu-sage, Ahura Mazda, accompagné d’autres divinités et de démons. Pourtant, à la même époque apparait une réforme menée par Zoroastre (Zarathoustra), qui se rapproche d’un concept monothéiste.

L’expansion de l’Empire perse englobe les civilisations mésopotamiennes. Ici, il s’agit de la zigourat d’Ur, une architecture que je reprends pour Adriiva.(pixabay)

Dans mon roman

Origine des Érans :

Je dois le reconnaitre, j’ai un peu triché pour trouver le nom. Normalement, le terme « arya/aryens » est le mot sanscrit des Perses pour se désigner eux-mêmes. Malheureusement, il a été détourné et sa connotation contemporaine m’empêchait de le reprendre. J’ai donc trouvé une pirouette en récupérant un mot plus tardif, « eran » qui apparait au IIIe s. avant notre ère pour désigner la région qui a donné plus tard l’Iran.

Dans mon roman, les Érans sont issus des troupes défaites à la bataille de Gaugamèles qui a vu la victoire écrasante d’Alexandre le Grand. Le roi des Perses, Darius III, est défait puis finalement assassiné par son propre camp en -330. Cet échec marque la fin de la première phase de l’histoire perse. J’ai donc imaginé l’arrivée dans l’Autre Monde des soldats s’étant courageusement battus dans le désert contre l’armée d’Alexandre, avant d’être abandonnés par leur roi en fuite.

Géopolitique :

En raison du lourd passé conflictuel avec les Ilionides, d’origine grecque, les deux peuples sont farouchement ennemis.

En arrivant dans l’Autre Monde, les Érans se sont doucement constitué un territoire que les guerres, notamment avec les Ilionides, ont entamé. Leur territoire est constitué de montagnes, de déserts, mais aussi de villes lacustres (Shinapur par exemple). Il reste cependant en retrait des principales routes commerciales.

Religion :

J’ai voulu jouer sur cette dissonance religieuse entre les partisans du mazdéisme et deux du zoroastrisme. Dans le roman, cette question d’appartenance religieuse oppose la société éranne, ainsi que les deux dynasties royales.

Si Ahramaz est perçu comme le dieu suprême pour les érans polythéistes s’ajoutent :

Mitra : dieu solaire et pourvoyeur

Shin : dieu lunaire, il éclaire dans l’obscurité et règne sur les étoiles et la nuit

Mot : dieu des morts

Anhat : déesse de l’eau et de la fertilité

Angra : dieu du mal.

De plus, les érans utilisent les astres pour la divination.

Domaine de prédilection :

Les Érans étaient autrefois réputés pour leurs chantiers navals et le commerce. La perte de leur monopole et la politique d’isolement ont mis à mal leur économie et leur place dans le monde diplomatique. L’instabilité politique due aux conflits dynastiques n’a fait que renforcer ce recul.

Blason

Par ce soleil irradiant, j’ai voulu symboliser le désert éran ainsi que leur rapport aux astres.

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