Le 31 octobre, avant d’être Halloween, était la date de la Samain. Dans la culture celtique, cette fête célèbre l’ouverture entre les mondes et on suppose qu’elle marquait la fin de l’année. Durant une semaine, les créatures et les hommes transcendent les frontières. L’Autre monde, appelé Sidh par les Irlandais ou l’Anwyn par les Gallois, est la demeure des morts, mais aussi de créatures mystérieuses. Le temps passe différemment et les traditions le représentent différemment (voir mon article sur les mondes après la mort).
Ce moment dans l’année est donc perméable aux allées et venues monstrueuses, l’occasion donc pour moi de vous présenter quelques monstres celtes.
- Les Fomoires
Dans la mythologie irlandaise, les Fomoires (ou fomorri), occupaient l’île d’Irlande depuis leur colonisation après le Déluge. Puis arrivèrent les Thuatha de Danann (la tribu de Dana) contre qui ils se battirent lors de deux batailles (Mag Tuired). Décris tantôt comme beaux, tantôt comme laids, ils possèdent dans leur rang le cyclope Balor dont l’œil provoque la mort. Pour une présentation plus complète des Fomoires, je vous invite à lire cet article précédent.
- La banshee
Orthographiée également bean sidhe, le lien entre le Sidh et la banshee est fort. Autrefois perçues comme les messagères des dieux, ces créatures féminines deviennent porteuses de mort. On raconte que, sur le champ de bataille, elles nomment les guerriers qui tomberont. Ces attributs évoquent la déesse Badb (ou Bodb), qui erre sur les champs de bataille dont elle peut influencer le cours. La banshee se manifeste également en temps de paix pour annoncer un futur décès par des pleurs ou des lamentations. Plus tard, la figure évolue et le folklore retient surtout son cri strident. Outre son caractère annonciateur, la banshee possède également un rôle psychopompe (qui accompagne les âmes des défunts). Certains spécialistes voient dans la banshee les prémices de la figure de la dame blanche.
- Le Cat sidhe
On reste dans le domaine des âmes avec ce chat noir à tache blanche plutôt gênant. Les légendes attribuent son origine à une sorcière qui, après avoir eu plusieurs vies, ne peut plus se changer en humaine. Coincée dans cette apparence, elle vole les âmes des défunts avant que les dieux ne parviennent à les emporter. Le cat sidhe peut également maudire les troupeaux. Afin de l’éviter, on laisserait près de la maison un bol de lait le soir de la samain. Peu répandue et sans doute tardive, cette figure reste a priori limitée à l’Écosse.
- Le dullahan
Cette créature morbide se déplace sur un cheval noir dont les naseaux recrachent du feu et de la fumée. Il sa tête coupée sous son bras tandis que sa main libre fouette les gens avec une colonne vertébrale. Ce cavalier sans tête erre à la recherche d’une victime à emporter dans l’Autre monde. Un murmure de sa part suffit à tuer. Véritable exécuteur, il redoute cependant l’or.
J’ai utilisé le dullahan dans La Terre des héros, T.3 L’avènement. Il fait partie des épreuves qu’Aleya doit remporter :
- Mauvaises fées, magiciennes ou sorcières ?
Viviane, Morgane, Mélusine et autres consœurs peuplent le folklore celtique. Douées de pouvoirs magiques divers elles peuvent soigner ou bien mener les humains à leur perte. Derrière ces figures, se cachent souvent des déesses, des herboristes ou des guérisseuses que le christianisme a érigées en mauvaises femmes.
- Les dragons
Apparus au cours du Moyen âge, les dragons font souvent face aux chevaliers. Ils sont généralement liés à la matière de Bretagne. Cependant, la mythologie celtique présente plusieurs figures anguipèdes (un humain avec une queue de dragons à la place des jambes). On peut se demander s’il n’y a pas une évolution de ces créatures antiques vers les dragons médiévaux. Pour en savoir plus sur les dragons, vous pouvez aller voir ma vidéo ici.
- Et plein d’autres encore…
Le folklore celtique est rempli de monstres ou de créatures inquiétantes : géants, feu-follet, monstres difformes, dragons, etc. En raison de la transcription tardive des récits celtes, il est difficile de déterminer ce qui relève d’un fond ancien, de l’évolution d’une figure mythologique ou plus simplement d’un folklore plus tardif. La culture orale, les années et le christianisme n’aident pas à voir clair concernant l’origine antique ou médiévale du folklore celtique. Malgré cela, j’espère que ce petit tour d’horizon vous aura plu.
Si vous aimez Halloween, sachez que le recueil de nouvelles « Halloween en 13 nouvelles » sort aujourd’hui aux Éditions Kadaline. Vous pourrez retrouver « Citrouille », ma nouvelle inquiétante.
Si vous préférez les récits fantastiques et empreints de mythologie, pensez à La Terre des héros.
Pas de commentaire