C’est bien connu, avant de commencer une histoire, il faut avoir la fin. Pas forcément en détail, mais au moins savoir comment ça finit (mal ou bien ? Qui meurt ? Comment les personnages ont-ils évolué ? Quel était LE gros secret, etc.).
Trop de productions, surtout au niveau des séries télé, ne réfléchissent pas à la clôture de leur histoire, ou pire, la continuent après y être parvenue. Si certains genres permettent de rebondir (la SF, fantastique…) d’autres ne pardonnent pas (romance notamment).
Il faut donc planifier, planifier et encore planifier. J’ai commencé mon roman en ayant que la fin et pas de plan réel. Résultat, j’ai dû sérieusement m’y mettre pour le tome 2 et le tome 3. On dit que la fin se prépare à la moitié de l’histoire et c’est vrai. Planifier permet de s’assurer que les indices soient délayés dans l’histoire, et qu’aucune trame ne soit laissée en suspens (sauf si c’est volontaire bien sûr).
La méthode flocon :
De plus en plus connue et utilisée, cette méthode consiste à partir de votre idée rédigée sous la forme d’une phrase. Cet exercice est souvent difficile, mais utile pour dégager le thème de votre roman, votre fil conducteur si vous voulez.
À partir de cette phrase, vous dégagez un paragraphe de cinq phrases avec les étapes habituelles du récit (situation initiale, péripéties 1,2 et 3 et la résolution). Puis vous étoffez le tout avec des paragraphes détaillant davantage le personnage, le lieu, l’univers, etc.
Cette méthode indique comment enrichir l’idée et le concept de départ. Elle est donc utile si vous n’avez qu’une vague idée de l’histoire et avant de se lancer dans la rédaction.
Pour plus d’infos, voir ici et ici
Les arcs (ou courbes) dramatiques
J’en parlais dans un précédent article. Ce procédé permet d’enrichir les personnages en leur apportant non seulement un passé (background), mais également une évolution et un but à poursuivre. Ayant déjà commencé mon roman, je l’ai mis en pause le temps de remettre à plat cette question, car je trouvais que mes personnages manquaient de profondeur. Pas de panique, après avoir fait les fiches, j’ai réalisé qu’inconsciemment, j’avais déjà fait des réactions qui correspondaient à la psychologie que je voyais pour eux.
Ces courbes permettent aussi de mieux planifier la fin et quels buts auront-ils réussis ou non à accomplir. Vous l’aurez compris, je trouve que c’est un super outil.
Le schéma narratif
Vous vous souvenez de vos fiches de lecture au collège ? Oui les fameux :
- État initial
- Élément perturbateur
- Péripéties
- Résolution
- État final
Vous y êtes ? Et bien il va falloir vous replonger dedans parce que dégager ces étapes est essentiel. Si votre récit est court, alors vous pouvez vous contenter de ça, mais pour un récit plus long, il faut l’étoffer.
J’ai récemment lu un article qui disait que les best-sellers fonctionnaient parce qu’il y avait des alternances entre réussite et désillusion. Ces pics et creux émotionnels plaisent au lecteur, car ils donnent du relief à l’histoire. Le héros ne réussit pas tout crescendo jusqu’à la fin, ni ne rate tout pour gagner un peu par magie.
Le plan à objectif
J’ai toujours peur que des scènes soient inutiles ou relèvent du simple remplissage. Pour cela, je me fixe comme objectif que chaque chapitre apporte quelque chose à l’histoire, un secret, une découverte, une alliance, une trahison, etc. Je me suis pour cela inspirée des fiches des préparations de mon passé d’enseignante pour garder en tête les objectifs de la phase et du chapitre.
Et ma méthode dans tout ça
Tome 1 :
Pour le tome 1, c’est simple, j’ai tout écrit au fur et à mesure avec un gros travail de réécriture et de réajustement après avoir travaillé sur mon tome 2 et les outils cités précédemment.
Tome 2 /3 :
J’ai fait un mélange entre la méthode flocon et le schéma narratif pour replanifier tout ça. Chaque tome se divise en 3 phases, chacune traitant d’une partie de la trame narrative. Ces phases sont subdivisées avec un schéma narratif :
Rebondissement 1 :
Phase :
- Élément perturbateur:
- Péripéties:
- Conséquences narratives:
- Secret révélé
- Résolution 1:
Tome 3 : un peu de tout
Je me suis aperçu que mes tomes faisaient tous environ 13 chapitres. J’ai donc produit 13 tableaux comme ceci :
Chapitre : Numéro de chapitre | ||
Objectif de chapitre | ÉCHEC
ou |
|
début | Situation initiale + élément perturbateur | |
Péripéties | —
— —
|
|
conclusion | Comment se termine le chapitre | |
Conséquences narratives | Ce que ce chapitre apporte à la suite de l’histoire | |
Mentionner l’échec ou la réussite de l’objectif permet d’alterner les moments de tensions et de donner du relief à la trame. L’objectif permet de garder en tête pourquoi le personnage est là et pourquoi il le fait, afin de ne pas multiplier les péripéties inutiles et les pertes de temps. Conclure le chapitre sur l’échec ou la réussite du chapitre permet de structurer le récit à mon sens. À mon sens, il évite de laisser un gout d’inachevé.
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Voici ma méthode pour le moment. À voir avec le temps si elle fonctionne et les modifications à faire.
Et vous ? comment travaillez-vous ?
4 Comments
coraliedarcy
février 15, 2017 at 12:06 pmAhlala, c’est là que je vois comme je suis brouillon ! Pour ma part, je commence avec l’idée de départ que j’écris sur un cahier, ensuite j’ai quelques scènes/étapes auxquelles je souhaite aboutir, je les note elles aussi pour ne pas les oublier, après je me lance dans l’écriture en espérant construire des ponts corrects entre mes idées principales. Pour ce qui est de la fin, parfois je l’ai à peu près en tête, mais parfois je change d’avis en milieu d’écriture où je me rends compte que mon histoire est trop longue, qu’au lieu de 2 tomes il en faudra 3 (ce qui m’arrive actuellement) et que, par conséquent, la fin prévue va devoir être allongée pour que le tome 3 soit de même taille que les 2 premiers… Bref, un vrai n’importe quoi. A l’heure actuelle, je ne sais toujours pas comment mon histoire va se terminer, haha.
Amélie
mars 1, 2017 at 1:23 pmJe ne suis pas ce plan à la lettre non plus, la preuve, je viens de rajouter un évènement entre ceux du chapitre 1 et 2. En revanche, ça m’aide à distiller les résolutions et les révélations, et introduire des pistes pour les éléments plus tardifs.Mais bon, je suis une malade de l’organisation. Je fais toujours des plans et des plans pour les plans qui ratent, haha.
Bilan 2017 – amelie hanser, auteur
janvier 1, 2018 at 4:38 am[…] niveau du blog, votre article préféré est « les méthodes de planification », suivi des « arcs et courbes narratifs ». Les articles méthodologiques semblent attirer […]
Planifier, le bilan – amelie hanser, auteur
janvier 15, 2018 at 1:19 am[…] février dernier, je vous avais présenté les différentes façons de planifier un récit, ainsi que proposé ma propre version. Je vous avais promis un bilan, le […]