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Avis de lecture : Les larmes de sang de Khalysta Farall

Je connais Khalysta pour avoir faire plusieurs salons avec elle, et aussi parce qu’elle a participé à plusieurs nouvelles de l’Indé Panda. Ces couvertures et l’idée de ces romans m’ont fait de l’œil un moment avant de craquer en février dernier lors du Festival Yggdrasil. J’ai enfin pu les lire et voici mon avis.

Genre : Fantasy

Résumé :
Pourquoi fallait-il que cela tombe sur elle ? Sima, une cendre-peau rejetée par son peuple à cause de sa différence, enchaîne les catastrophes depuis qu’elle a eu le malheur d’accepter de servir de guide à Gaert. Véritable porte-poisse ambulant, ce dernier ne semble pourtant pas être qu’un simple noble fuyant un mariage arrangé. Entre les loups, les créatures corrompues, les adeptes d’une dangereuse secte et cet étrange enfant muet qu’il faut à tout prix protéger, Sima se retrouve embarquée dans une quête qui la dépasse totalement.

  • Présentation :

Les larmes de sang, c’est un peu un mélange entre The Witcher et le monde de King Kong. (J’espère qu’elle me pardonnera cette comparaison).

Je dois dire que les deux tomes offrent une ambiance assez différente. Le premier se passe dans une forêt corrompue, avec des créatures mutantes qui poursuivent les héros. C’est étrange, bizarre, et on se retrouve à suivre les personnages qui fuient une menace pas encore bien identifiée. En plus, Sima, l’héroïne est accro à une mixture qui décuple ses sensations, pratique pour chasser, mais qui attaque son corps (cheveux blancs, brûlure, etc.). Et comme si ce n’était pas assez toxique, elle aime rajouter de la liqueur dedans, et en est devenue dépendante. S’ajoute un seigneur qui se présente comme un petit bourgeois en mal d’aventures, mais nous ne sommes pas dupes… Ajoutons à tout cela une secte étrange qui poursuit ce petit groupe et c’est parti. J’ai trouvé finalement un sentiment de huis clos et des mésaventures qui s’enchainent sans trop laisser de répits aux personnages.

Le second tome est assez différent. On voyage plus et on sort de cette forêt pour découvrir d’autres paysages. Si l’histoire poursuit son fil conducteur introduit dans le tome 1, elle aborde des thèmes différents. Le poison de Sima prend une place centrale et devient toxique pour son amant, au point qu’il devient un obstacle important dans l’arc narratif de Sima. Ce tome monte d’un cran également l’horreur des créatures devenues accros de la magie.

  • Mon avis :

Points positifs

— Tout d’abord j’ai adoré l’originalité des personnages, en particulier de Sima. Nous sommes loin de l’héroïne belle et parfaite. L’idée de la rendre dépendante d’une substance écorne le portrait, mais est très bien vue et plutôt bien traitée. Les autres personnages ne sont pas en reste. Khalysta aime jouer avec les nuances : Oppa le bienfaiteur qui fait malgré tout des choix égoïstes, les Cendres-Peaux xénophobes qui cherchent à protéger leur ressource limitée, Gaert, Ysaline…

— Traiter de la dépendance dans un roman de fantasy, c’est original. Khalysta le fait avec brio : les pensées qui glissent vers l’objet du désir, la prise presque machinale de la substance, les doses plus élevées que la limite, tout est bien décrit. On peut presque ressentir la douleur de Sima lorsqu’elle est en manque. J’ai aussi adoré le concept du poison toxique pour son amant et tout ce que ça implique dans leur relation. C’est très bien vu.

— L’univers est bien construit. Le 2e tome permet d’en savoir un peu plus sur les autres territoires, les tensions politiques ainsi que les religions. Les Cendre-peaux, perçus comme des sauvages par leurs voisins, possèdent en réalité leur propre culture et politique.

— la tension est bien maintenue, peut-être même un peu trop. Paradoxalement, j’ai trouvé que le premier tome ressemblait presque à un huis clos. Les personnages oscillent entre la fuite et le combat, on ne comprend pas trop ce qu’il se passe avec la magie ni à quoi ressemble les créatures corrompues (dont certaines sont invisibles) ce qui rend l’ambiance assez prenante.

— Un mot sur les couvertures tout de même qui sont vraiment magnifiques. En même temps, elles sont de Benjamin Carré dont j’admire le travail.

Points négatifs

Évidemment, j’émets quelques bémols, mais ils ne m’ont pas gâché la lecture pour autant.

— L’effet huis clos. Je me rends compte que ce que j’attends de la SFFF, c’est le voyage et la découverte d’un autre monde. Le tome 1 La source perdue, m’a un peu frustrée à ce niveau. Comme il se passe dans la forêt, nous avons peu de variations en termes de paysage et nous ne découvrons pratiquement pas la cité des Cendres-peaux. Heureusement, le tome 2, La porte des esprits, offre plus de diversités culturelles. Ce n’est pas la première fois que ça me gêne dans un roman de fantasy, à moi de faire attention à ça quand je choisis un livre.

— Un peu trop de tension dans le tome 1. J’ai l’impression que les personnages passent une bonne partie du tome à fuir, combattre et se disputer. Cela provoque un rythme soutenu qui manque de pause, et surtout de place à la romance. En effet, une histoire d’amour se met en place, mais je n’ai pas compris tout de suite son intensité. J’ai donc été surprise d’une réaction à la fin du tome 1, parce que j’avais sous-estimé les sentiments des personnages. Heureusement, le tome 2 laisse plus de place à cette relation, puisqu’elle devient assez centrale.

  • Bilan :

Je suis contente de ma lecture et de ma découverte. Je me suis rendue compte que j’attendais des livres de fantasy, un voyage à travers les royaumes et les cultures, ce qui m’a légèrement frustré dans le 1er tome. C’est bon à savoir pour moi, autant pour mes choix de lectures futures que pour mon jugement personnel. Je salue une dernière fois Khalysta pour les thèmes abordés dans les deux romans !

 

 

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