Mythologie

Le mythe de la Lorelei

L’origine du mythe de la Lorelei

À travers la figure de la Lorelei, on retrouve celle de la sirène. Je parle de celle qui chante pour séduire les marins et faire chavirer les bateaux. Les hommes, subjugués par la beauté du chant, oublient les manœuvres et s’échouent.
La Lorelei agit dans une région particulière d’Allemagne, entre Bingen et Coblence. Entre ces deux villes, le Rhin fait plusieurs méandres et son courant est assez fort entre les rocs émergents. À Sankt Goarshausen se trouve un point particulièrement dangereux. C’est d’ailleurs ce rocher qui a été attribué à la Lorelei. Dès le Moyen-âge, cette partie du Rhin est mentionnée pour sa dangerosité, notamment à cause des effets de siphon.

Pourtant, ce mythe est très récent. Il est issu du romantisme allemand qui court au XIXe. C’est l’époque de développement du sentiment national, notamment avec des figures féminines comme les Valkyries (et hop un air de Wagner dans la tête).

Clemens Brentano, un poète allemand, invente la figure de la Lorelei et la présente comme une femme qu’un chagrin d’amour pousse à se jeter du haut de la falaise. Brentano s’est lui-même inspiré du mythe d’Écho et de Narcisse.

 

Derrière le mythe

Si le mythe construit de la Lorelei est récent, il fait écho à des motifs mythologiques anciens. Celui des sirènes, comme je l’ai dit, et des nixes. Les nixes sont les nymphes de la mythologie germanique et nordique. Il s’agit de femmes, souvent maléfiques, qui séduisent les hommes à proximité des zones aquatiques (mares, étangs, rivière) ou montagneuses.  Leur beauté, leur chant et leur danse les attirent dans une chute fatale.  L’image de la femme séduisante annonciatrice (ou même responsable) de décès se décline dans de nombreuses mythologies ou mythes (Banshee, Valkyries, sirènes et plus récemment dame blanche).

Étymologiquement, Lore signifie « écho » et lei « rocher » en vieil allemand. La région s’y prête naturellement en raison des montages et du chant qui se répercute.

 

Dans La terre des héros

Dans La terre des Héros, tome 2 Trahison, je me suis amusée à réutiliser le mythe de la Lorelei, et plus largement des nixes. Dans le chapitre 7 « les radeleurs », l’héroïne passe par des gorges au courant dangereux. D’ailleurs, j’ai appelé ce lieu « Les Gorges de Nixé », pour souligner le lien avec ces nymphes. J’ai choisi de présenter cette Lorelei comme une jeune fille amoureuse d’un chevalier que sa sœur lui ravit. Elle se jette alors du haut de la falaise. Par superstition, les marins chantent en son honneur. Sans cette déférence, comprenez sans penser au danger que représentent ces lieux, ils périront noyés.

 

J’espère que ce petit topo sur le mythe de la Lorelei vous a plu. J’ai glissé pleins d’intertextualités mythologiques dans mes romans, n’hésitez pas à lire mes autres articles pour en découvrir d’autres (Le chaudron chez les Celtes, les terres légendaires, le monde après la mort dans les mythologies).

 

 

Je vous partage le reportage Xenius sur le sujet (à partir de 13:50 pour Lorelei) :

https://www.dailymotion.com/video/xplbhn       

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