Précédemment, j’ai donné 4 bons exemples issus de l’univers des séries télévisées. Aujourd’hui, je vais aborder les mauvais réflexes que l’on retrouve trop souvent dans les séries.
N°1: Avoir un cadre trop restreint.
Les séries qui font cette erreur, font trop souvent la suivante. Le cadre peut être le sujet, le temps de la narration ou encore le nombre de personnages.
- Le sujet. Bien souvent, le problème vient de la banalité : la vie au lycée, la vie à l’hôpital, la vie des riches héritiers, la vie des habitants d’un petit quartier de Marseille etc. Pour tenir 5 saisons (ou plus) sur des jeunes et leurs histoires de cœur, il faut avoir un sujet qui justifie de tenir aussi longtemps. Or, le secret est souvent révélé à la fin de la saison 1. Et après ? Et bien après on rajoute : une fusillade, un accident de voiture, une grossesse accidentelle, une fausse couche, des histoires de cœur, un frère ou une sœur cachée, un divorce, un parent, une histoire de drogue etc. Quand on a épuisé tout ça, on recommence (n’est-ce pas Grey’s Anatomy ?).
- Le temps. Je parle ici des séries qui racontent la vie des ados dans un lycée. Aux États-Unis, on y reste 4 ans normalement, ce qui veut dire 4 saisons, 5 à la limite avec les études supérieures. Après, le concept change forcément, ou les personnages et ça devient franchement lassant.
- Le nombre personnages: ces séries s’en rendent bien compte, il ne peut pas TOUT arriver à un seul personnage. Alors on en introduit des nouveaux, qui ne sont là que pour souffrir, mais comme ils ne sont pas là pour autre chose, ils ne sont pas assez travaillés et sont inintéressants. Ce sont les fameux « red-shirt » de Star Trek.
C’est pour ça que je trouve que les séries de Science-Fiction s’en sortent mieux. Certains concepts ont des possibilités quasi infinies (ex : Stargate SG-1, Dr Who, Star Trek etc.).
En littérature: si vous souhaitez écrire une saga, choisissez un monde assez ouvert, étirer l’histoire sur plusieurs personnages ou dynasties (Dune, Game of Thrones) ou bien choisissez un point final.
N°2: Ne pas savoir quand s’arrêter.
Alors cette erreur je la déteste vraiment, et bon sang comme elle est récurrente ! On produit une série, elle a du succès, les producteurs deviennent gourmands et ne veulent pas couper le filon avant de l’avoir totalement épuisé. Seulement au final, ça devient du gros n’importe quoi, parce que pour étirer un concept sur une grosse dizaine de saison, ça veut dire sacrifier la cohérence. C’est le cas dans les Frères Scott, Desperate Housewives, 7 à la maison, Grey’s Anatomy, et un camion entier d’autres.
Malgré tout ça, certaines se sont plantées. Prison Break et sa volonté de continuer le concept (une saison pour sortir de prison, une autre pour la cavale et après, c’était pourtant simple), X-Files et sa volonté de jouer à l’excès les vérités révélées (la disparition de la sœur de Mulder possède une bonne dizaine d’explications différentes) et beaucoup d’autres encore.
En littérature : Un exemple : Outlander. On aimait l’Écosse avec Jaime et Claire. Dans les livres, ils leur arrivent tellement d’aventures impossibles que ça devient gênant. Pourquoi ne pas avoir introduit de tout nouveaux héros pour les aventures américaines ?
Par pitié, trouvez une fin et tenez-vous-y ! J. K. Rowling a limité à 7 livres sont histoires et c’est fini. Les nouvelles sorties du monde d’Harry Potter concernent de nouveaux personnages. Si vous voulez continuer votre concept, faites de même.
N°3: Commencer sans avoir la fin
Hou l’erreur du débutant. Une histoire, ça se prépare avant de commencer la rédaction. La fin est la plus importante, car c’est elle qui laissera ce petit goût dans la bouche de votre lecteur. Lost a complètement raté la sienne, parce que les créateurs n’avaient aucune explication pour ce qui se passait sur cette île. Ils ont rajouté des éléments surnaturels sans savoir pourquoi. Et le pire, à mon sens, c’est que, quand il a fallu conclure, ils ont récupéré la principale théorie des fans. En gros, ce sont eux qui ont fait tout le boulot.
Mention aussi à Walking Dead qui n’a pas l’intention de trouver un vaccin à la maladie ni même de nous explique le pourquoi du comment. Officiellement, parce qu’elle parle de personnes lambda et non de scientifiques. Personnellement, je ne suis pas convaincue.
En littérature : Pour éviter ça, préparer votre plan avec soin et avant même d’écrire la première ligne, posez-vous cette question : comment cela finit-il ?
N°4: Faire de l’historique sans faire de recherches.
Déformation professionnelle oblige, les anachronismes me font bondir. Parfois, il y a des petits raccourcis pris, pour des facilités scénaristiques, ça encore je peux le tolérer. Par exemple, dans les Tudors, le roi avait deux sœurs, Marie et Margaret, dont l’histoire a été fusionnée en une. Comme il y avait déjà une Marie, ce personnage a pris le nom de Margaret. Soit, je le comprends.
Et puis il y a les autres. Elles vont de l’anachronisme, comme dans Versailles lorsque Henriette traverse la galerie des Glaces, dont les travaux n’ont commencé que huit ans après sa mort (!) et celles qui sont énormes et qui nous fait demander si les auteurs ont ouvert un livre d’histoire. Knightfall est une catastrophe, Reign qui est du gros n’importe quoi autant dans les personnages que dans les costumes.
En littérature : Renseignez-vous ! Certes, les anachronismes peuvent arriver, mais autant qu’ils soient pardonnables que des erreurs énormes.
2 Comments
coraliedarcy
décembre 15, 2018 at 12:18 pmC’est vrai que les séries à rallonge c’est fatiguant. En ce moment je ne regarde même plus de séries, elles me lassent trop ! Par contre, commencer à écrire sans savoir la fin, ça m’arrive souvent et je ne trouve pas que ce soit dérangeant. Pour Une dangereuse bataille, j’ai commencé sans savoir, pareil pour d’autres ^^ Et c’est pas 7 à la maison la série ? 😉
Amélie
décembre 15, 2018 at 12:59 pmEuh si, j’ai fait une coquille ( même si à la fin ils sont je ne sais plus combien). Merci.