Conseils d'écriture

Un lieu d’action : la ville.

Aujourd’hui, je vous propose de vous intéresser à la ville comme cadre d’action. Vous pouvez choisir de placer votre histoire en ville ou en campagne. Les enjeux et les thèmes abordés ne seront pas les mêmes. Voici un tour d’horizon du rôle de la ville :

  1. Un centre culturel et dynamique.

  Durant longtemps, la ville représentait un lieu de civilisation, en opposition avec la campagne, plus sauvage. C’est notamment là que se trouvait le siège du pouvoir, des murailles sécurisées, la vie économique et culturelle, à l’image de la cité romaine. Au Moyen-âge, les villes florissantes et fortifiées accueillaient un évêque, et par conséquent une cathédrale. Les emplois y sont plus variés et nombreux en ville et les besoins de la population permettent de s’enrichir. Aujourd’hui encore, la ville concentre une activité économique dense avec ses magasins, ses restaurants, ses musées, ses cinémas et ses entreprises.

  Dans les œuvres de Victor Hugo, la capitale est presque un personnage à lui seul. Dans Notre-Dame de Paris, la ville y est décrite avec intensité, et l’auteur se perd souvent sur une façade ou dans une rue. Sa population aussi diversifiée soit elle est vue comme une foule consciente et personnalisée, à la fois cruelle et sentimentale.

  Émile Zola, dans Au bonheur des Dames, s’intéresse aux grands magasins, une nouveauté alors. Il y dépeint la clientèle, les marchands et les étalages. La ville est synonyme ici de progrès économique.

  1. Un lieu rempli d’opportunités.

  L’arrivée en ville d’un personnage plein d’espoir, ses premières désillusions et ses efforts pour y faire fortune sont des thèmes récurrents. Dans Fortune de France de Robert Merle, le héros Pierre de Siorac découvre tout d’abord Montpellier où il y fait ses études et créer ses premières relations. Il se rend ensuite à Paris pour s’installer comme médecin et se mettre au service du roi. On suit alors ses aventures dans une capitale en ébullition et constamment en construction. La ville est plus qu’un décor ici, puisque nous découvrons ce qu’était Paris au XVIe siècle, avec ses dangers et ses mirages.

 

Zootopie (Disney). Judie arrive en ville émerveillée et heureuse de devenir policière

  1. Luxure et décadence.

  La ville représente aussi une concentration de personnes en un même lieu, et par conséquent, un monde plus individualiste où la compétition fait rage. Finie l’entraide campagnarde. Chacun veut s’en sortir, quitte à faire les pires coups bas, dans une vision biblique de la corruption citadine. Dans les polars, l’auteur décrit les bas-fonds, en s’intéressant aux aspects sombres de la ville : drogue, prostitution, trafics en tout genre. D’ailleurs, dans la Bible, plusieurs villes sont synonymes de décadence : Babylone, Jéricho, Sodome et Gomorrhe, etc.

  Dans Hunger Games, de Suzanne Collins, la capitale Panem est la ville de tous les excès. Chirurgie à outrance, prostitution, surabondance et crimes sont monnaie courante quand les districts meurent de faim et s’épuisent à nourrir cet ogre.

  Tout le monde n’apprécie pas le progrès. Pour certains auteurs, la ville rime avec bruits, embouteillages, pollution et pauvreté. Elle est aussi corruptrice et trompeuse. Nombreux sont ceux qui viennent y tenter leur chance et se perdent. Dans Oliver Twist, Charles Dickens décrit la misère londonienne. À côté des belles demeures cossues se cache la réalité des laissés pour compte.

  De plus, la proximité entre les personnes augmente le risque de contagion, comme notre actualité récente l’a prouvé. Dans les fictions de zombies par exemple, le choix du lieu est important. Entre campagne et ville, les personnages vont devoir faire leur choix et s’organiser en conséquence.

Gotham City, la symbole même d’une ville violente, corrompue et perdue.

 

  1. La solitude dans la foule

  Lieu de concentration de la population, la ville entraîne paradoxalement la solitude. Dans ce trop-plein de monde, difficile de rencontrer la bonne personne. C’est sur ce thème que se développent de nombreuses romances ou sitcoms. Dans Le journal de Bridget Jones, Helen Fielding raconte les difficultés de son personnage à trouver l’homme parfait à Londres.

Friends, Sex and the City, How I met your mother, ces sitcoms qui racontent les difficultés des citadins à trouver l’âme sœur à New York.

  La ville est aussi l’occasion de côtoyer des milieux différents du nôtre. Entre les quartiers cossus et les cités HLM, les problématiques diffèrent. La diversité est également présente au sein d’un immeuble haussmannien, par exemple, avec la famille aisée et qui vit dans un appartement confortable, le concierge et l’étudiante qui loue une chambre de bonne. Les distances réduites permettent ces rencontres. Dans Ensemble, c’est tout, Anna Gavalda organise la rencontre d’une femme de ménage qui rêve peinture, un cuisinier, un aristocrate et d’une femme âgée.

  1. La recherche de l’organisation parfaite.

Entre les habitats à haute densité, la foule de personnes et la cohabitation entre riches et pauvres, la ville concentre les problématiques. La recherche de la ville parfaite, égalitaire et organisée est un thème récurrent dans les romans d’anticipation. Dans Utopia, John Locke décrit sa version de la ville parfaite. Plus récemment, dans Divergente de Veronica Roth, l’action se déroule dans une cité répartie en quartier selon la personnalité et les aptitudes de ses habitants.

Une fois de plus, le choix du cadre du roman influe sur les thèmes et les problématiques abordés. Bientôt, nous partirons à la campagne pour aborder les atouts et les inconvénients de ce cadre.

Pas de commentaire

    Laisser un commentaire