Tranches d'Histoire

Écrire sur le XIXe siècle: la recherche

Mon roman Le vent des secrets, raconte les prémices et l’éclatement de la Révolution de 1848 à travers le parcours de plusieurs personnages, comme Constance, Emilien et Charles. Mêlant le romantisme à l’histoire, Le vent des secrets m’a demandé un solide travail de recherche pour retranscrire l’ambiance et les événements qui ont conduit à la fin de la Monarchie de Juillet. L’expression de « Printemps des peuples », vous l’avez surement entendue, sans trop savoir ce qui se rattache derrière. Il faut dire qu’elle est réutilisée régulièrement pour désigner des mouvements révolutionnaires : « le Printemps de Prague », « le Printemps arabe », etc.

J’avais étudié cette période en 1e année de fac, et à l’époque, je ne m’y étais pas vraiment intéressée. Pourtant, l’envie d’écrire sur une révolution française autre que 1789 me titillait. Parce que, oui, nous n’en avons pas eu qu’une seule !

     1. Une période oubliée du grand public

Le XIXe siècle en France a été très instable politiquement. Pas moins de 7 régimes se sont succédé et les transitions se sont parfois faites dans la violence et le coup d’État.

Petit rappel historique :

1789: Révolution française. Louis XVI est renversé.

1792-1804 : Première République

1804- 1815 : Premier Empire (Napoléon)

1815-1830 : Restauration (Louis XVIII, Charles X)

1830 : après les Trois Glorieuses (3 jours de révoltes), Charles X abdique.

1830-1848 : Début de la Monarchie de Juillet, une monarchie constitutionnelle avec Louis-Philippe.

1848 : Printemps des Peuples

1848- 1852 : Deuxième République

1852-1870 : Second Empire sous Napoléon III

1870 : Début de la Troisième République (jusqu’en 1940)

Pour une raison étrange, 1789 et le Premier Empire semblent inspirer beaucoup plus les écrivains et les cinéastes que le reste du siècle. À croire qu’aujourd’hui, seul Stéphane Bern souhaite se pencher sur le reste du XIXe siècle. C’est bien dommage, parce qu’il y a beaucoup à dire ! Peut-être est-ce dû à l’abondance des textes de cette période dans la littérature classique française. Après tout, c’est le siècle de Hugo, de Balzac, de Stendhal et tant d’autres qui ont marqué nos cours de français. C’est peut-être un peu osé de ma part de vouloir marcher dans leurs pas, mais avec une sauce plus contemporaine (parce que bon, le style XIXe c’est particulier).

  2. Mon travail de recherche

Contrairement au Crépuscule de l’aigle (déclin de l’Empire romain), je n’ai pas rencontré de grosses difficultés pour accéder à la documentation, même si ce n’était pas aussi riche que pour Ma chère Louise (Première Guerre mondiale).

Le XIXe ne manque pas de sources scientifiques, mais là encore, il y a une surabondance concernant certains thèmes ou périodes. C’est un problème récurrent quand on s’intéresse à des domaines moins prisés de la recherche. Si les journées de février 1848 sont documentées, j’ai eu un peu plus de mal à me pencher sur les années précédentes, et ce pour plusieurs raisons :

– la France avant 1850, ce n’est pas sexy. Disons-le franchement, elle est en retard. Les changements politiques rendent son économie instable. Les aristocrates d’hier deviennent les parias de demain, si bien que l’élite qui peut investir doit parfois fuir si elle ne parvient pas à s’imposer dans la nouvelle société. Il faut attendre Louis-Philippe pour que la bourgeoisie trouve une place aux côtés des nobles revenus en France. Chez nos voisins anglais, la Révolution industrielle a déjà bien commencé. Dans les ouvrages que j’ai lus, le paragraphe sur l’économie de la France est bien souvent assez réduit. Cependant, ça ne veut pas dire qu’il n’y a rien. Elle est juste un peu à la traine. Niveau diplomatique, ce n’est pas la fête non plus. Les pays voisins sont dirigés par des souverains qui voient d’un mauvais œil cette France qui se retourne régulièrement contre un système ancestral et les membres de leur famille éloignée.

– La concurrence économique, mais aussi charismatique, de l’Angleterre. En face, nous avons la reine Victoria qui règne de 1837 à 1901. La période victorienne est bien plus attractive dans la recherche et la fiction que celle de la Monarchie de Juillet.

– Il y a peu d’avancées intéressantes. Louis-Philippe, après quelques premières années de règne, met un gros coup de frein dans les réformes. Le pays s’embourbe dans le conservatisme. Malgré quelques lois sociales (limitation du travail des enfants, lois sur l’instruction…), le roi met également en place des lois liberticides, notamment contre la presse.

– On écrit beaucoup sur l’histoire, mais de manière biaisée. L’Histoire est à la mode au XIXe. Hommes de lettres, politiciens, nombreux sont ceux qui écrivent sur un chapitre de l’histoire. Néanmoins, ces textes sont empreints d’une vision romantique des événements et retranscrivent souvent les opinions et tendances politiques de leurs auteurs.

En revanche, j’ai trouvé beaucoup d’informations sur la montée du sentiment nationaliste en France et Europe. Après tout, le Printemps des Peuples peut être considéré comme un des facteurs de la Première Guerre mondiale (montée des sentiments nationalistes).

Si j’ai manqué d’ouvrages généralistes sur la question, l’abondance d’articles sur ce siècle a permis de pallier cela. Heureusement, j’ai pu m’appuyer sur des documents scientifiques, mais aussi de fictions pour m’aider à écrire Le Vent des secrets.

Pour mes sources, c’est ici (article à venir)

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