2. La documentation
Précédemment, j’ai partagé sur les difficultés scientifiques que j’ai rencontrées dans Le crépuscule de l’aigle. Aujourd’hui, je vais vous dévoiler mes sources. La partie recherche m’a occupée environ quatre mois, bien que je les ai poursuivies en cours de rédaction.
Les ouvrages scientifiques
- La bonne vieille collection des HU histoire
Héritage de mes études, cette collection est LA référence en histoire. J’ai presque toute la collection et je travaille avec ça pour dégrossir le sujet. Rome et son empire m’a permis d’avoir un portrait de l’organisation de la société dans l’Antiquité tardive, quitte à rectifier après quelques réformes tardives (notamment concernant l’armée). Cependant, j’ai été gênée avec la césure Antiquité/Moyen âge abordée dans l’article précédent. Résultat, sur les deux livres, seuls 3 paragraphes ont concerné le glissement. Cela dit, ces ouvrages sont aussi intéressants pour proposer une bibliographie pour approfondir les sujets.
- Les Burgondes, Justin Favrod
Je n’ai trouvé que deux historiens ayant travaillé sur le sujet des Burgondes. Si l’ouvrage de Katalin Esher est intéressant, je me suis surtout servie de celui de Justin Favrod, spécialiste de la question. Son travail sur Avenches et la région au Ve siècle a également été d’une grande aide. De plus, cet historien a gentiment répondu à mes questions lorsque je l’ai contacté. Encore un grand merci à lui !
- Aux sources du Moyen âge
Ce livre est un bijou sur la Suisse durant l’Antiquité tardive. Habitat, économie, culture, religion, pratiques funéraires, tout y est. Basée sur les trouvailles archéologiques suisses et sur des travaux de recherche ce livre a été publié en marge de l’exposition du même nom au Palais Rumine de Lausanne. En plus d’être magnifiquement illustré, cet ouvrage est très complet.
- L’armée romaine sous le Bas-Empire, Yann Le Bohec
Cassien étant un soldat, j’ai donc dû me pencher sur un aspect que j’aime assez peu naturellement : l’histoire militaire. Nécessaire pour comprendre la hiérarchie, la vie de soldat et les particularités de l’époque. Car oui, la plupart des recherches décrivent l’armée romaine à l’apogée. Or, après le IIIe siècle, plusieurs des réformes modifièrent en profondeur sa structure. Il était donc important de ne pas faire d’anachronisme.
Ces sites internet permettent d’accéder à des articles ou des résumés d’actes de colloques. Je ne ferai pas la liste complète de ceux que j’ai consultés pour mon roman, une trentaine environ. C’est un bon réflexe que d’aller vérifier ce qui peut être accessible quand on écrit un roman historique. Même si ce n’est que pour une ou deux informations, accéder à des articles écrits par des professionnels est essentiel.
- Aventicum.org
Avenches, où se déroule l’action du Crépuscule de l’aigle, est une zone archéologique importante. La ville a la particularité de s’être développée à côté de la cité antique, estimée aussi grande que Pompéi. Un bulletin annuel fait état des découvertes et des recherches sur la région à l’époque romaine. En fouillant bien, j’ai trouvé plusieurs numéros intéressants pour me figurer les plans des maisons, de la ville ou encore des vêtements retrouvés dans les sépultures.
Les autres supports scientifiques:
- Une exposition:
L’exposition Aux sources du Moyen Âge, 350 – 1000 au musée cantonal d’archéologie et d’histoire de Lausanne a été très intéressante. Les objets trouvés comme des bijoux, des perles et des fibules permettent d’avoir une idée sur la tenue vestimentaire des Gallo-Romains. Car oui, au Ve siècle, on ne portait plus la toge ou la palla comme on a coutume de le voir au Ie siècle avant J.C. J’ai adoré cette exposition qui s’intéressait donc à l’Antiquité tardive.
- Les vidéos
Je me suis servie de plusieurs vidéos plutôt bien faites sur le sujet:
Pour une présentation des Burgondes, je vous conseille ces deux vidéos:
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- Interview de Justin Favrod sur RTS: un série de plusieurs vidéos sur ce thème. Je vous recommande pour avoir une base.
- Vidéo de La Prof sur les Burgondes: cette youtubeuse montante a produit plusieurs vidéos de vulgarisation. Je vous la recommande.
Pour la fin de la période et Aetius:
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- Aetius, le dernier romain, par le Salon de l’histoire : on présente un peu plus Aetius, ce général romain qui a défait Attila. Personnage important de mon roman, je raconte sa chute à travers le personnage de Cassien, un de ses proches. Je recommande aussi celle-ci, pour une synthèse la question des Barbares et de Rome.
- Flavius Aetius, Les délaissés de l’histoire: si cette vidéo pèche un peu par sa forme (on voit qu’ils débutent), le fond est très bien fait.
- Les invasions barbares, par Nota Bene: si je n’ai rien appris dans cette vidéo puisque j’avais déjà fait de nombreuses recherches en amont, je la conseille néanmoins aux néophytes. Elle a le don de montrer les clichés sur le déclin de l’Empire romain.
- Les sites internet
Je ne sais pas qui se cache derrière les articles de ce site. Pourtant, ce site et souvent d’une grande aide pour dégrossir le portrait d’un personnage historique quand Wikipédia ne l’a pas fait (ou pas en français). Les articles renvoient également à des sources, ce qui permet de faire une bibliographie.
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- Wikipédia
Avouons-le, nous avons tous le réflexe Wikipédia. Sa façon de résumer et de donner les informations essentielles rapidement est très pratique. Parfois, nous avons juste besoin d’une date ou d’une petite information. Je le recommande pour une synthèse sur le sujet. Bien sûr, il y a des erreurs, mais ça dégrossit bien.
C’est un bijou ! Ce site est le google map pour l’époque romaine créé par l’université de Stanford. Vous choisissez deux cités et calculez le trajet selon les impératifs (saison, à pied ou en chariot, etc.). Vous avez ainsi le cout et le temps de trajet. Idéal pour le réalisme !
Les sources non scientifiques:
- Attila mon ami, de Michelle Loi
Au départ, je pensais avoir accès à un livre scientifique, puisque Michelle Loi est une chercheuse spécialisée en sinologie. Je pensais donc que son livre, annoncé comme tel, se basait sur les mémoires d’Aetius. Or, elle a romancé l’histoire et s’est même permis certaines libertés en validant ce qui ne sont que des rumeurs. Malgré tout, son ouvrage m’a permis de nuancer l’image d’Attila décrit comme un sauvage sanguinaire par les auteurs chrétiens, et d’avoir une vision plus proche de la réalité.
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